“Je crois qu’un livre a toujours deux auteurs : celui qui l’a écrit et celui qui le lit.”
Ce caractère collaboratif du langage est parfois inscrit dans le génome même de la langue vecteur de communication. C’est le cas de l’arabe littéraire dont la forme écrite ne s’encombre généralement pas des voyelles, représentées le plus souvent par des accents – et non des lettres – et dont l’utilisation est réservée aux apprenants (et à l’arabe coranique). Comme le rappelait le professeur Rhonda Zaharna de l’American University de Washington D.C. dans sa contribution au “Sage Handbook of intercultural competence” de Darla K. Deardorf (Sage Publications, 2009), l’arabe écrit prône une dimension fortement associative, tout à fait à l’image des comportements culturels génériques des Arabes eux-mêmes. Ainsi, il appartient au lecteur de “vocaliser” lui-même les mots qu’il lit, afin de découvrir leur sens réel. Exemple : le mot “KTB” signifiera “il a écrit” (KaTaBa), “il a été écrit” (KouTiBa) ou “les livres ” (KouTouB) en fonction de la position des accents-voyelles dans chacune des graphies. Le sens définitif du mot sera donc déterminé par le lecteur qui le déduira de la syntaxe générale de la phrase et du contexte narratif. Au passage, une amicale pensée à tous les courageux apprenants de l’arabe…
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